TNT au Cameroun : interview de Mezom Melouta, Cameroun Digital Television

Newsletter les médias en Afrique - juin 2017
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Qu’est-ce que le Cameroun Digital Television et quelles sont ses missions ?

Le CAM-DTV, « Cameroun Digital Television », est une structure projet rattachée aux services du Premier Ministre. Cette instance a été créée en 2012 en remplacement du CAM-DBS pour assurer la gestion de la transition numérique, avec l’objectif d’assurer que les projets liés aux orientations TNT soient correctement suivis et déployés. Au total, près d’une quarantaine de projets ont été identifiés, allant des infrastructures à la réglementation ou aux contenus.

Dans les faits, cela peut aboutir à des modifications de lois dans les domaines directement concernés par la TNT, comme par exemple en 2015, la loi sur l’audiovisuel et la loi sur la communication électronique, à chaque fois en collaboration étroite avec les ministères concernés ; l’objectif ensuite étant bien entendu la mise en conformité des différents marchés avec la loi.
Un autre chantier important sur lequel intervient CAM-DTV, c’est celui d’ordre économique. Du point de l’économie globale, il convient que l’articulation de chaque marché concerné (comme l’audiovisuel, les télécommunications, etc.) soit cohérente et fonctionne correctement.
Enfin un autre chantier de taille est celui des contenus. Dans le cadre de la transition numérique, le gouvernement a adopté en 2012 le Document de Stratégie pour la Transition au Numérique. Ce document définit la politique à conduire pour garantir qu’avec la TNT la couleur nationale du « Cameroun », son bilinguisme et son multiculturalisme soit suffisamment relayée par les diffuseurs. La TNT offre en effet cette opportunité d’être le vecteur de diffusion de notre identité culturelle. Ce que des pays comme la France font dans ce domaine est une bonne source d’inspiration, notamment l’usage des quotas pour des contenus patrimoniaux.

La TNT camerounaise devra ainsi trouver un bon équilibre entre la représentation de la diversité camerounaise tout en restant ouverte à l’international avec une dose de productions venant du monde entier, dans une optique bien comprise du rendez-vous, du donner et du recevoir culturel.

 

Que pensez-vous que la TNT va apporter ?

Pour travailler à l’équilibre de diffusion de ces contenus sur les futures chaînes, nous avons un chantier à part entière : la structuration du bouquet TNT. Son objectif est d’organiser l’offre d’une trentaine de chaînes - qui seront réparties sur deux multiplex - afin d’offrir au plus grand nombre de Camerounais et à toutes les catégories de public l’accès à cette diversité dont nous voulons que la TNT soit le symbole.

Nous pensons que la TNT va transformer l’espace audiovisuel camerounais, notamment au service de la production indépendante. Par voie réglementaire, les chaînes de télévision seront incitées à favoriser la production nationale et indépendante. Pour cela, des mécanismes contractuels transparents seront mis en œuvre pour accompagner cette politique. 
Une fois le processus enclenché, ce sera aux professionnels eux-mêmes de prendre les choses en main pour garantir le succès de cette approche. Les professionnels doivent d’une manière générale jouer un plus grand rôle sur le marché.

Au final, cela doit aider à soutenir et développer la filière audiovisuelle camerounaise, au service du public et pour la mise en valeur de la diversité et de la culture nationale.

 

Quelle est la place de l’audience dans ce futur nouveau paysage audiovisuel ?

La mesure d’audience de la télévision est bien sûr un élément très important. Le CAM-DTV l’a d’ailleurs souligné dans ses propositions au gouvernement, et le cabinet indépendant que nous avons mandaté pour travailler sur ces différents chantiers a confirmé le fait que la mesure d’audience sera un élément indispensable à la croissance du marché publicitaire. Nous pensons même que la part que représente le marché publicitaire dans le Produit Intérieur Brut peut être significativement amélioré avec les techniques fiables de mesure d’audience, car créant un climat de confiance entre tous les acteurs.

En revanche, la condition préalable à la mise en œuvre d’une telle mesure d’audience qui soit partagée par tous les acteurs, c’est que le marché se structure. C’est pourquoi la mesure d’audience est un de nos chevaux de bataille, et nous avons la certitude qu’il faut l’inscrire dans un cadre politique, tout du moins pour faciliter son démarrage. Aussi, il y aura tout un pan consacré à la mesure d’audience dans le projet de rénovation de la loi de 2006 sur la publicité au Cameroun.

Cependant, les chiffres d’audience déjà produits par des sociétés comme Médiamétrie avec des méthodologies déclaratives et à des fréquences moins élevées, permettent déjà d’alimenter les acteurs du marché. Même si ces mesures ne sont pas quotidiennes, elles ont le mérite de donner les repères nécessaires à la bonne répartition des investissements publicitaires et ainsi de maintenir une dynamique positive du marché.

Calcul d’intervalle de confiance à 95%

Taille de l'échantillon ou d'une cible dans l'échantillon

n =

Proportion observée dans l'échantillon ou sur une cible dans l'échantillon

p =

%

Attention : ne s'applique qu'à une proportion. Le Taux Moyen est une moyenne de proportions et la Part d'audience un rapport de proportions.
Cet outil est donné à titre indicatif. Il ne saurait pouvoir s'appliquer sans autres précautions à des fins professionnelles.

Test de significativité des écarts entre deux proportions

Permet d'évaluer si la différence entre 2 proportions est significative au seuil de 95%

Proportion

Taille de l'échantillon

Échantillon 1

%

Échantillon 2

%

Attention : ne s'applique qu'à une proportion. Le Taux Moyen est une moyenne de proportions et la Part d'audience un rapport de proportions.
Cet outil est donné à titre indicatif. Il ne saurait pouvoir s'appliquer sans autres précautions à des fins professionnelles.

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